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Cent jours pour la fraternité.

Vous connaissez les cent jours ? Pas ceux qui séparent le retour de l’empereur de l’ile d’Elbe de son abdication après la bataille de Waterloo et avant son exil à Sainte Hélène. Pas ceux non plus qui caractérisent cette sorte d' »état de grâce » post électoral et dont toute nouvelle majorité devrait profiter pour engager les réformes fondamentales, avant que la baisse inévitable de la popularité ne bloque toute évolution structurelle. Non, les cent jours dont il s’agit ici (en fait plus que quatre-vingt-dix) ce sont ceux qui nous séparent du 4 février, célébrée depuis 2021 par l’Onu comme « journée internationale de la fraternité humaine », suite à la signature deux ans auparavant du « document pour la fraternité humaine » par le pape François et le grand imam d’Al-Azhar, le Cheikh Ahmed el-Tayeb. Un statut de journée internationale qui lui permet de dépasser le simple mais de plus en plus indispensable dialogue interreligieux et même interconvictionnel, pour rendre visible tout ce qui incarne dans nos sociétés ce qui est pour nous la troisième valeur de la République.

L’appel des cent jours c’est celui d’une quarantaine d’associations fédérées autour du Labo de la fraternité dans le Collectif du 4 février et qui ont voulu prendre au mot Michel Barnier affirmant dans sa déclaration de politique générale « Notre pays a besoin de plus de fraternité ».

« De la France « archipel » à la France fraternelle »

C’est sous ce titre que dans une tribune publiée le 26 octobre dans Ouest-France les associations réclament du gouvernement « une véritable « politique de fraternité » pour activer pleinement les considérables gisements de fraternité des Français ». Non pas donc une République de bisounours, mais une République qui assume son troisième principe, « un principe politique réaliste et efficace comme réponse aux différentes crises (… et) susceptible de renforcer notre démocratie mais aussi d’atténuer la détresse psychique, de (re) donner confiance aux jeunes et soutenir les seniors, et enfin d’apaiser et d’accélérer la transition écologique ». Comme avait su le faire il y a six ans le Conseil constitutionnel à propos de l’affaire « Herrou », cet agriculteur des Alpes maritimes condamné pour l’aide accordée aux migrants et réfugiés traversant clandestinement la frontière avec l’Italie.

Cent jours donc pour rendre visible cette Fraternité déjà là, dans les rencontres et les gestes du quotidien, mais aussi dans toutes les politiques publiques notamment les politiques de solidarité si souvent mises à mal et qui pourraient se ressourcer dans cette inspiration fondatrice ; des politiques de solidarité menacées et qui pourraient y retrouver leur âme.

Audruicq, le 2 novembre 2024

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