Tout est pardonné affichait Charlie à la Une du premier numéro qui suivait l’exécution pour blasphème d’une partie de la rédaction une semaine auparavant : avec le prophète de l’Islam affichant sa solidarité avec les victimes de l’attentat, comme nous étions nombreux à le faire à l’époque, avec ce « Je suis Charlie » sur fond noir de deuil national.
Ce panonceau que j’avais utilisé en arrière fond de mes vœux aux Caf le 8 janvier, sans savoir encore qu’il y aurait deux répliques (le jour même avec l’assassinat de Clarissa Jean-Philippe, puis le lendemain avec celui des otages de l’hypercacher de la porte de Versailles) est toujours affiché dans mon séjour telle une icone. Depuis nous avons tant de fois utilisé ce slogan et sa symbolique épurée qu’on a fini par s’en lasser.
Que dire de plus alors que cette commémoration décennale et silencieuse du deuil et de ceux qui l’ont suivi ? Tant semblent dérisoires les sujets sur lesquels nous nous sommes mobilisés, mais aussi déchirés. Il y a un temps pour tout sous le soleil et ce n’est pas le jour de distribuer les bons et les mauvais points. Mais peut-être d’inviter chacune et chacun à méditer sur l’événement et à ce qu’il a fait, bien fait, mal fait ou pas fait, pour lutter contre le cancer djihadiste.
Train du retour de Dijon, le 6 janvier, Paris, Croulebarbe, le 7 janvier
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