Bref !, Sur le fil

Le trépassé du Val (de grâce)

La grâce ne chasse pas nos maladresses. Elle les couronne.

Autant je préférais opposer le silence aux obsèques de Jean-Marie Le Pen pour « laisser les morts enterrer leur mort », autant il m’est impossible de ne pas manifester ma colère devant l’hommage que le sabre et le goupillon ont tenu à lui rendre en l’église Notre-Dame du Val de Grâce.

Voir sur CNews la sortie de messe de tout ce que l’extrême droite compte de chapelles (pour reprendre l’expression des journalistes) que le fondateur du Front  National  avait réussi à rassembler au son sein de son mouvement avec les porte-drapeaux anciens combattants aux bérets rouges ou verts leur faisant en haie les honneurs de la République m’a profondément révulsé.

Sans parler de la récupération en ouverture de l’office religieux de ce fameux « Chœur des esclaves » du Nabucco de Verdi qui ouvrait autrefois les meetings du borgne antisémite lequel avait probablement  oublié que ce chœur était d’abord celui des hébreux, ou celle, dans le témoignage de sa petite fille Marion Maréchal de l’aphorisme gramscien « Je hais les indifférents ».

Même mort, tout ce qui rentre fait ventre pour l’ogre fascisant.

Paris, Croulebarbe, le 16 janvier 2025

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