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Législatives : pourquoi LFI doit réintégrer ses sortants.

Avec de nombreux représentants de la société civile et intellectuels (voir la liste à la fin), j’ai signé cet appel à la réintégration des exclus de LFI, au nom de la démocratie et de l’éthique, appel qui est paru ce matin 16 juin dans le Nouvel Obs.

La direction de LFI a décidé de ne pas présenter cinq députés sortants, jugés gênants, dont Alexis Corbière et Raquel Garrido. Choqués par la brutalité de la décision, 80 intellectuels et militants de la société civile appellent au retrait de leurs « remplaçants ».

Les partis de gauche et de l’écologie politique ont réussi en quatre jours à créer une dynamique politique pouvant mener à la victoire contre l’extrême droite lors des prochaines législatives. La création du Nouveau Front populaire ne concerne pas seulement les partis politiques mais aussi la « société civile » : les militants associatifs, syndicaux, les universitaires, et plus globalement toutes celles et ceux qui mettent leur espoir dans une transformation sociale, écologique et démocratique de la société.

C’est pour cela que nous avons été stupéfaits de la décision de la direction de LFI de ne pas reconduire certains députés sortants, au mépris de l’accord passé dans le cadre de la création du Nouveau Front populaire. Cette décision, par ailleurs non justifiée officiellement par ceux qui l’ont prise, touche des députés qui avaient milité ardemment pour l’union des gauches et des écologistes et à qui on ne peut reprocher aucun manquement dans leur action politique. Il s’agit donc d’une décision arbitraire.

Une telle décision est doublement problématique. Elle jette d’abord un doute sur le projet de démocratisation de la société française porté par le Nouveau Front populaire dont LFI est une composante majeure. Comment en effet défendre la démocratie dans la société et accepter des comportements autocratiques dans l’un des partis composant le mouvement ?

Cette décision pollue ensuite la campagne électorale et affaiblit la dynamique qui était en train de se créer. Il ne s’agit donc pas d’une affaire interne à LFI, mais d’un problème qui concerne toutes celles et ceux qui avaient mis leur espoir dans le Nouveau Front populaire. Cette décision est une faute politique majeure.

Une faute éthique

Mais il s’agit aussi d’une faute vis-à-vis de ce que devrait être l’éthique d’un comportement basé sur des valeurs de démocratie et de transparence. La brutalité de la décision, son absence de justification officielle, le mépris qu’elle induit pour les personnes concernées, tout cela est en contradiction frontale avec les valeurs émancipatrices que le Nouveau Front populaire veut porter. Or, nous avons besoin d’une nouvelle éthique individuelle et collective. Elle doit être la colonne vertébrale de notre action politique. Une éthique de la parole, une éthique de l’action.

Il n’est cependant pas trop tard pour rectifier le tir. Les personnes investies contre les députés sortants se grandiraient en retirant leur candidature. Nous avons confiance dans les représentants des partis pour régler ce problème au plus vite. Nous serons exigeants et vigilants. Il en va de la crédibilité du Nouveau Front populaire et de la victoire dans les urnes contre le Rassemblement national les 30 juin et 7 juillet.

Les signataires :

– Stéphane Beaud, sociologue

– Thomas Coutrot, économiste

– Claude Debons, syndicaliste

– Laurence De Cock, historienne

– Jean-Michel Drevon, syndicaliste

– David Flacher, économiste

– Jean-Marie Harribey, économiste

– Pierre Héritier, syndicaliste

– Pierre Khalfa, économiste

– Mathilde Larrère, historienne

– Daniel Lenoir, éditorialiste à « Témoignage Chrétien »

– Jonathan Marie, économiste

– Roger Martelli, historien

– Christiane Marty, militante féministe

– Dominique Méda, professeure de sociologie

–  Willy Pelletier, sociologue

– Henri Pena-Ruiz, philosophe

– Jean-Marie Pernot, chercheur en science politique

– Dominique Plihon, économiste

– Jacques Rigaudiat, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes

– Éros Sana, cofondateur de Bastamag

– Denis Sieffert, journaliste

– Rachel Silvera, économiste féministe

– Agnès Tricoire, avocate

– Patrick Viveret, philosophe

– Alain Lipietz, économiste

– Florence Ostier, militante

– Bruno Jacquin, auteur

– Jérôme Gleizes, économiste

– Sylvie Plane, universitaire

– Philippe Jalladeau, syndicaliste

– Philippe Campos, militant associatif et syndical

– Julien Lusson, militant altermondialiste

– Marie-Agnès Combesque, retraitée

– Murielle Volpei, syndicaliste

– Adda Bekkouche, adjoint au maire, Colombes

– Véronique Sehier, militante féministe et éducation populaire

– Françoise Lamontagne, syndicaliste audiovisuel public, retraitée

– Guillaume Liégard, enseignant

– Patrick Brody, syndicaliste

– Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers

– Jean-Paul Salles, historien

– Gilbert Guédon, président d’association culturelle

– Jean-Luc Ballester, syndicaliste

– Olivier Frachon, syndicaliste

– René de Foment, syndicaliste

– Sylvain Bourmeau, journaliste

– Gilles Rotillon, professeur émérite université Paris-Nanterre

– Olivier Mayer, militant associatif

– Sam Janklewicz, membre de la société civile

– Chantal Pacteau, universitaire et syndicaliste

– Étienne Adam, militant syndicaliste et associatif

– Thomas Rossello, ancien journaliste

– Sylvie Guez, citoyenne

– Jean-Pierre Boudine, mathématicien

– Jean-Claude Mamet, syndicaliste

– François Labroille, militant associatif

– Jean-Claude Branchereau, ancien responsable syndical secteur bancaire

– Robert Spizzichino, militant associatif

– Bernard Soulage, militant associatif, ancien VP région Rhône Alpes

– Didier Martin, militant

– Francine Bavay, militante écologiste

– Catherine Tricot, directrice de la revue « Regards »

– Pablo Pillaud-Vivien, rédacteur en chef de la revue « Regards »

– Bernard Dreano, président du CEDETIM

– Martine Chantecaille, professeure de philosophie, conseillère municipale et communautaire divers gauche, La Roche-sur-Yon

– Patrick Vassallo, militant politique et associatif

– Christophe Kantcheff, journaliste

– Arthur Colin, We sign it

– Benjamin Ball, porte-parole des Marches pour l’alimentation

– François Béchieau, adjoint au maire du 19e arrondissement de Paris

– Marc Morvan, syndicaliste

– Claude Deleville, militant associatif

– Didier Epsztajn, animateur du blog entre les lignes entre les mots

– Carmen Salehi, militante

– JP Frélicot, militant

– Marc Mangenot, économiste, militant associatif

– Michel Cahen, syndicaliste

– André Bitton, responsable associatif

– Didier Gelot, économiste, membre du parlement de l’union populaire

– Robert Duguet, anticapitaliste orphelin de parti

– Claude Pennetier, chercheur CNRS, directeur honoraire du Maitron

– Jean Puyade, enseignant retraité à Paris

– Nils Enderlin, doctorant

– Gérard Bohner, ex-ingénieur au CNRS à Clermont-Ferrand

– Michèle Loup, ancienne conseillère régionale d’IDF, militante féministe

– Pascal Boissel, vice-président de l’Union syndicale de la psychiatrie

– Antoine Bodin, consultant

– Thibault Laurentjoye, Assistant Professor, université d’Aalborg, Danemark

– Pierrick Descottes, militant pédagogique et du soutien aux personnes exilées

– Dominique Paturel, militante écologiste

– Jacky Assoun, membre du réseau Bastille

– Isabelle Genuys, citoyenne lambda

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