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Tribune « Monsieur le Président, respectez l’esprit des institutions et nommez Lucie Castets »

Avec un collectif formé de militants politiques, d’élus et de personnalités diverses, j’ai signé cette tribune parue le 29 juillet dans le Nouvel Obs, qui demande à Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets, proposée par Le Nouveau Front populaire, à Matignon. Vous pouvez vous y associer sur la plateforme Change.org.

Monsieur le Président,

Vous avez décidé d’utiliser l’article 12 de la Constitution pour dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin dernier.

Alors que vous pensiez que la gauche et les écologistes ne parviendraient pas à s’unir, le Nouveau Front populaire (NFP) a été créé pour conjurer l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir et proposer une alternative politique à nos concitoyen.nes. Au soir du 7 juillet, c’est à lui qu’est revenue la première place. La coalition du NFP a obtenu 193 député.es, celle qui vous soutient 166 et celle réunie autour du Rassemblement national 142.

L’article 8 de la Constitution vous donne certes le pouvoir de nommer le Premier ministre, mais le fait que le gouvernement soit responsable devant l’Assemblée nationale, implique de choisir une personnalité représentant la principale coalition au sein de la dite Assemblée. Trois précédents sont à cet égard sans ambiguïté : François Mitterrand avait nommé Jacques Chirac en 1988 puis Edouard Balladur en 1993, et Jacques Chirac a nommé Lionel Jospin en 1997. C’est pourquoi nous vous demandons aujourd’hui de nommer Lucie Castets, choisie par le NFP pour occuper cette fonction. Il lui appartiendra ensuite de proposer les noms des membres du gouvernement que vous nommerez.

Vous devez de plus remplacer sans plus tarder le gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal. Jusqu’alors sous la Ve République, la période de latence après la démission d’un gouvernement n’a jamais excédé neuf jours. En ne nommant pas un nouveau gouvernement pendant plusieurs semaines vous ne respecteriez pas le verdict du peuple français qui a rejeté votre politique par deux fois en juin et juillet dernier.

Par leur nature même, les affaires courantes doivent conserver un caractère temporaire et le gouvernement chargé de les « expédier » ne dispose que de prérogatives limitées. La préparation des projets de loi de finances pour 2025 ne peut pas en particulier relever de telles « affaires courantes », surtout dans le contexte d’une procédure pour déficit excessif engagée par la Commission européenne à l’encontre notre pays.

Vous devez donc prendre acte de votre défaite électorale comme vos prédécesseurs, François Mitterrand et Jacques Chirac avaient eu la sagesse de le faire. La République doit être dotée sans plus tarder d’un gouvernement légitime et disposant de la plénitude de ses attributions.

Pour sortir de la crise politique et institutionnelle que vous avez choisie d’ouvrir en dissolvant l’Assemblée nationale le 9 juin dernier et respecter le verdict des urnes, vous n’avez pas d’autre choix que de nommer Lucie Castets Première ministre.

Signataires :

Tewfik Allal, militant associatif ; Isabelle Amaglio-Terisse, co-présidente des Radicaux de Gauche ; Aline Archimbault, ancienne sénatrice, Les Rencontres de Cluny de l’écologie ; Adda Bekkouche, adjoint au maire de Colombes ; Fatima Bellaredj, responsable de l’ESS  ; David Belliard, adjoint à la maire de Paris ; Habiba Bigdade, militante des droits humains  ; Sylvain Bourmeau, journaliste ; Nicolas Cadène, cofondateur de la Vigie de la Laïcité ; Alain Caillé, sociologue, convivialiste-MAUSS ; Marie-Claire Cailletaud, syndicaliste ; Martine Chantecaille, conseillère municipale ; Philippe Coulangeon, sociologue ; Laurence de Cock, historienne ; Antoine de Ravignan, journaliste ; Quitterie de Villepin, innovatrice démocratique ; Claude Debons, ancient dirigeant syndical  ; Joël Decaillon, ancien dirigeant syndical ; Francois Dechy, maire de Romainville ; Stéphane Delpeyrat Vincent, maire de Saint-Médard-en-Jalles ; Francois Desriaux, journaliste ; Damien Deville, géographe ; Guillaume Duval, journaliste ; David Flacher, économiste ; Olivier Frachon, militant associatif ; Geneviève Garrigos, conseillère de Paris ; Jérôme Gleizes, universitaire ; Samuel Grzybowski, Union Maintenant ; Sylvie Guez, retraitée ; Patrick Haddad, maire de Sarcelles  ; Yves Huet, militant de Generation. s  ; Régis Juanico, ancien député ; Annie Lahmer, conseillère régionale d’Ile-de-France  ; Pierre Khalfa, militant altermondialiste  ; Hella Kribi-Romdhane, co-coordinatrice de Génération.s  ; Pierre Larrouturou, ancien député européen ; William Leday, membre du bureau de Génération. s ; Daniel Lenoir, ancien dirigeant de la Sécurité sociale ; Alain Lipietz, économiste ; Rodrigue Lohier, militant associatif ; Marie Luchi, militante associative ; Julien Lusson, militant associatif ; Alain Masse, ancient directeur général de Radio France ; Marc Méjean, militant pour la défense des droits des migrants ; Roland Mérieux, co-président d’Ensemble ; Claire Monod, co-présidente de l’Institut Cité Ecologique ; Céline Mouzon, journaliste ; Florence Ostier, sociologue et militante des droits humains ; Arnaud Parienty, économiste ; Willy Pelletier, sociologue ; Sylvie Plane, universitaire ; Raymonde Poncet Monge, sénatrice ; Christophe Prochasson, historien ; Ali Rabeh, co-coordinateur de Génération. s ; Stéphane Saint-Andre, co-président des Radicaux de Gauche ; Emmanuel Tawil, enseignant-chercheur en droit public ; Isabelle This Saint-Jean, économiste ; Agnès Tricoire, avocate au barreau de Paris, Patrick Viveret, membre de l’archipel de l’écologie et des solidarités ; Bernard Wolfer, responsable associatif.

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