C’est le moment pour les héritiers de 81 de faire l’anamnèse des leçons de quarante ans d’histoire.
Primo pour renouer avec leur base électorale. Comme pour Giscard il y a quarante ans une partie importante des classes moyennes qui avaient voté pour le projet modernisateur d’Emmanuel Macron il y a quatre ans, ne se retrouvent plus dans son projet de société. Et si une partie des classes populaires a rejoint Marine Le Pen, une autre partie rechigne à lui emboiter le pas, comme l’illustre le faible succès de sa tentative de récupération du mouvement des gilets jaunes.
Deuzio, de même que la relance s’est heurtée il y a quarante ans sur le mur des politiques libérales sur lesquelles la gauche de gouvernement a fini par s’aligner, le programme de rigueur que prépare l’exécutif risque de nous entrainer dans une spirale dépressive, là encore à contre-courant de ce qui se passe ailleurs. C’est le moment au contraire de réinventer un keynésianisme tendance écolo, un « new deal » vert, qui permette de mobiliser les énergies inemployées et de financer les « grands travaux » qui permettront de maintenir la planète habitable.
Tertio, il faut arrêter de courir derrière la réaction sécuritaire et avoir le courage, comme Mitterrand en 81 annonçant sa volonté d’abolir la peine de mort alors que la majorité des français y étaient opposés, de refuser la loi du talion et la montée aux extrêmes, en faisant appel à ce qu’il y a de plus humain en nous pour répondre à l’aspiration légitime de nos concitoyens à la sécurité.
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