Pourquoi les 32 milliards supplémentaires promis par Attal pour la santé sont un mirage ? Attal a-t-il menti, comme le suggère l’Huma ? Formellement non ! Ce sont bien 32 milliards supplémentaires qu’il est prévu de dépenser pour l’assurance-maladie d’ici cinq ans, même si cette décision était déjà intégrée dans la loi de programmation des finances publiques. S’il y a mensonge, il n’est pas formellement dans les propos de l’émetteur, mais dans la réception par les récepteurs qui ont entendu autre chose que ce qu’a dit, formellement, l’émetteur.
Mais à vrai dire le problème n’est pas dans ce malentendu plus ou moins volontaire ; et ce n’est pas la première fois qu’un exécutif met en valeur les dépenses supplémentaires programmées dans la loi de financement de la sécurité sociale pour l’Ondam, pour expliquer que, contrairement au ressenti, les dépenses de santé continuent à augmenter. Le problème c’est le montant de cette augmentation programmée qui correspond à une croissance de 3% annuelle environ en Euros courants. Certes ce taux de croissance est légèrement supérieur aux quelques 2,5 % en moyenne sur dix ans (de 2008 à 2019) qui ont conduit à l’état déplorable du système de santé aujourd’hui. Mais si l’on tient compte du retour de l’inflation, la contrainte sur la dépense de santé est en fait plus forte encore et si la hausse des prix dépasse 3% en moyenne annuelle, l’augmentation risque de se révéler baisse au bout du compte.
Paris, Croulebarbe, le 15 janvier 2023.
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