Bref !, Sur le fil

Faux départ pour le grand débat « agriculture/écologie ».

Grand débat sur l’agriculture : l’Elysée affirme n’avoir jamais convié les Soulèvements de la Terre, la FNSEA pose un lapin à Macron. Salon de l’agriculture : Macron annule le grand débat, les agriculteurs avaient pourtant plein de questions »

L’épisode tragi-comique du grand débat au salon de l’agriculture révèle, en creux, la difficulté, mais aussi la nécessité, d’organiser le dialogue entre agriculture et écologie.

Cette idée d’un grand débat sur les relations entre agriculture et environnement n’est pas sans rappeler celle d’une consultation publique organisée par le Cese, que j’avais recommandée l’été dernier  ans dans mon rapport sur la prévention du mal-être et du risque suicidaire en agriculture et qui n’a pas été retenue à ce jour.

Mais la méthode proposée  était différente. D’abord il ne s’agissait pas d’en faire un événement médiatique, a fortiori de « rattraper le coup » des reculs sur la politique écologique du gouvernement en agriculture, comme a pu le faire, d’une certaine façon,  la panthéonisation du couple Manouchian pour rattraper le mauvais gout de la loi « immigration », mais d’organiser une consultation dans la durée, en prenant le temps de comprendre les logiques des uns et des autres. Et en prenant le temps de préparer le débat.

L’idée n’était pas non plus de faire « dialoguer » des organisations qui en sont bien incapables et ne sont pas en mesure de faire autre chose que d’échanger sous forme d’invective des éléments de langages convenus, mais d’inviter des citoyens tirés au sort, agriculteurs et non agriculteurs, à essayer de se comprendre tout en intégrant les expertises, et ce  pour dégager des solutions qui respectent les préoccupations des uns et des autres : toutes les aspirations et tous les objectifs ne sont certes pas nécessairement compatibles entre eux, mais cela permettrait au moins de dégager un chemin qui réduise ces contradictions et permette au politique de jouer son rôle en arbitrant sur celles qui seules subsistent à l’issue de ce processus.

Cette tragicomédie du grand débat agricole auquel les Soulèvements de la terre ne participeront pas parce que la FNSEA ne le veut pas, et à laquelle elle ne participera pas non plus parce qu’on avait envisagé d’y inviter les soulèvements de la Terre et qui finalement a été annulée fait figure de nième occasion manquée de remettre du dialogue citoyen dans le processus démocratique.

Paris, Croulebarbe, le 23 février 2024.

 

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