« Où commence et où finit le racisme ? » : c’est le thème du jour de Répliques, l’émission du si décrié Alain Finkielkraut sur France Culture, mais dont j’apprécie la capacité à débattre avec ceux qui ne partagent pas ses allergies de « mécontemporain ». Aujourd’hui avec Marylin Maeso qui s’est exercée avec bonheur à mettre en valeur l’actualité de la pensée de Camus, et Norman Ajari, « jeune philosophe « organique » du mouvement décolonial », mais qui a écrit avec elle « Où commence le racisme ? Désaccords et arguments ».
Un échange utile et qui permet de saisir, même dans leurs désaccords, les nuances de débats trop souvent hystérisés et qui enferment la pensée dans un dualisme réducteur autant qu’irréconciliable. C’est cette perspective qui m’a conduit au titre de ce billet.
Je ne sais si je suis antisioniste, mais je comprends vraiment qu’on le soit, surtout quand on voit l’évolution de l’Etat d’Israël. Mais je sais que suis profondément opposé, viscéralement comme l’était Péguy, à l’antisémitisme, l’une des formes les plus extrêmes du racisme et qui a conduit à cette horreur qu’a été la Shoah.
De la même façon, je ne tolère pas qu’on qualifie d’islamophobe mes critiques radicales de l’islamisme et mon attachement tout aussi viscéral au respect de la laïcité républicaine par les citoyens de confession musulmane, comme de toute autre confession d’ailleurs. Ce qui ne m’empêche pas de nourrir ma spiritualité de certains courants de l’Islam, notamment du soufisme.
Surtout je récuse l’amalgame qui est fait dans les deux cas entre les deux notions et qui frise une forme de terrorisme intellectuel porté par des courants qui poursuivent un projet politique ethno-religieux, qui est tout autant contraire aux principes de la démocratie, qu’à une vie spirituelle libérée des dogmes et des dominations.
Sur le chemin vers Rocamadour, le 2 août 2023
Qu’importe d’être traité d’islamophobe ? On connaît l’origine de ce néologisme. Quand, dans un texte ou un discours, on lit ou l’on entend des termes comme « islamophobe » ou « laïcard », on n’a guère de doute sur celui qui les emploie : on comprend immédiatement d’où il parle;