En lisant le dernier ouvrage de Hartmut Rosa, « Pourquoi la démocratie a besoin de la religion », j’ai compris quelque chose que je n’avais pas vraiment intégré à la lecture, parfois trop cursive de ses précédents ouvrages : l’idée que la croissance n’est pas assimilable à la notion physique de vitesse, mais à la dérivé seconde, l’accélération.
Cela renforce l’idée que cette croissance ne peut pas se poursuivre indéfiniment. On ne connait pas de véhicule qui puisse accélérer indéfiniment : d’abord même si on les a repoussé il y a des limites techniques à l’augmentation de la vitesse (l’accélération) ; de surcroît, quand bien même on arrivait à les repousser totalement (ce que fait, par exemple la science fiction), il y a une limite absolue, c’est la vitesse de la lumière.
Une autre notation est intéressante et montre à la fois l’absurdité de la situation et en même temps la difficulté d’en sortir. Car même si « ce n’est pas la simple avidité qui produit cette croissance. Celle-ci est nécessaire parce que l’ensemble de l’édifice social actuel ne tient plus sans elle. »
Paris, Croulebarbe, le 22 octobre 2023
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