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Paroles, paroles, paroles ! Mensonges et novlangue sur le délai de carence dans la fonction publique.

A l’exception de FO, les syndicats de la fonction publique appellent à la grève le 5 décembre pour demander au gouvernement de renoncer, notamment, « aux trois jours de carence dans la fonction publique, à la diminution de l’indemnisation des jours d’arrêt maladie ».

« L’idée d’aligner le délai de carence avec les salariés du privé pour qu’il n’y ait pas de différence, je ne vois pas la raison pour laquelle on s’y opposerait », a déclaré ce jour la ministre de l’Éducation nationale Anne Genetet lors de l’émission « Questions politiques » sur France Inter.

L’alignement sur le privé est un mensonge : dans le privé le délai de carence ne concerne que la prise en charge par la sécurité sociale qui est complétée par la prise en charge par l’employeur. Or de nombreuses conventions collectives prévoient le maintien du salaire durant tout ou partie du délai de carence, voire la totalité. Selon un récent rapport des inspections générales des affaires sociales et des finances, « deux tiers [des salariés du privé] sont protégés contre la perte de revenu induite par le délai de carence par le biais de la prévoyance d’entreprise ». Comme l’Etat est son propre assureur pour les indemnités journalières cette disposition, si elle est retenue, conduira en fait à aligner les fonctionnaires, et en l’espèce les enseignants, non pas sur les salariés du privés mais sur les salariés les plus précaires ou ceux des plus petites entreprises, ce qui, a priori, n’est pas le cas de l’Education Nationale.

Pourtant, selon les propos mêmes de la ministre, les fonctionnaires de l’Education nationale « ne sont pas plus ni moins absents que les salariés du privé », « alors même que leurs conditions d’exercice sont difficiles et que nous avons des questions très importantes sur les conditions d’exercice du métier ». Dans la novlangue macroniste elle a d’ailleurs précisé que « l’absence des professeurs, que ce soit pour maladie ou pour des difficultés d’exercice du métier, est un sujet que nous prenons à bras le corps » considérant qu’il y a  « un chantier à ouvrir sur les conditions d’attractivité du métier, les conditions d’exercice du métier, alors que leur autorité est contestée ». Mais on commence par les pénaliser en cas d’arrêt de travail. « Paroles, paroles, paroles » aurait dit Dalida !

Etampes, Paris Croulebarbe, le 17 novembre 2024

 

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