Lu dans Libération de ce jour. Trois ministres visés par une plainte pour «homicides involontaires» par des personnels soignants. Ils sont infirmiers, directeurs d’hôpitaux ou professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH), ne se connaissent pas et ont attaqué de concert une poignée de ministre. D’après France Inter et Le Monde, une plainte pour «harcèlement moral» et «homicides involontaires» a été déposée jeudi dernier contre Catherine Vautrain (ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités), Yannick Neuder (Santé et accès aux soins), Elisabeth Borne (Education nationale) devant la Cour de Justice de la République.
L’idée que l’on puisse appliquer à l’hôpital public la jurisprudence « France Télécom » me paraît douteuse. Mais cette plainte à au moins le mérite de mettre en évidence deux problèmes :
- Les professions de santé sont de celles qui se suicident le plus. Paradoxalement sans doute. Et on n’en parle pas. On en parle moins que du suicide des agriculteurs. Il ne s’agit pas de sacrifier à une concurrence victimaire, mais de ne pas l’oublier.
- Les politiques publiques ont une responsabilité dans cet état de fait. S’agissant du risque suicidaire à l’hôpital, la responsabilité résulte notamment du mode de régulation mis en place, notamment au travers de l’Ondam. Les actuels ministres sont tout autant responsables que l’ensemble du gouvernement, que ceux qui les ont précédés, que ceux qui les ont conseillés, ou du parlement qui en a voté le montant.
Paris, Croulebarbe, le 14 avril 2025
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