J’ai été très touché par la disparition de Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ancien ministre de l’intérieur du premier quinquennat d’Emmanuel Macron dont il avait été un des premiers soutiens. Nous nous étions rencontrés d’abord pour trouver une solution lyonnaise à la mise en place de la réforme aujourd’hui oubliée des rythmes scolaires, puis pour développer les capacités d’accueil des jeunes enfants sur cette Métropole qui avait été son grand projet. Je le rencontrais régulièrement à l’occasion des Jeco (Journées de l’économie) dont il était heureux de présider le dîner de gala. C’est d’ailleurs en rejoignant Lyon pour la conférence de l’Idies en 2016 que j’avais rencontré pour la première fois celui qui n’était pas encore (officiellement) candidat à la magistrature suprême.
Nous étions loin d’avoir les mêmes idées sur tout, mais s’était développée une forme de complicité qu’il a su me manifester quand j’ai été mis à l’écart de la Cnaf en 2017.
Les commentateurs ont retenu de lui et d’aucuns instrumentalisé sa phrase : « Aujourd’hui, on vit côte à côte […], je crains que demain, on vive face à face « . Une phrase qu’on n’a peut-être pas assez écoutée et qui n’avait pas les relents de racisme que certains ont voulu y trouver.
Pour ma part, au moment de ses obsèques auxquelles je ne pourrai me rendre, je retiens une autre phrase prononcée au moment où il a choisi de quitter le gouvernement et dont on sentait bien à qui elle était destinée : « L’hubris, c’est la malédiction des dieux quand, à un moment donné, vous devenez trop sûr de vous, que vous pensez que vous allez tout emporter », avait averti l’agrégé de lettres classiques, juste avant la crise des gilets jaunes. Il n’est pas sûr que le destinataire de cette leçon de vie l’ai entendue, ni à ce moment là, ni depuis.
Paris, le 26 novembre – Itterswiller, le 29 novembre 2023
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