Tout a été dit sans doute sur les tenants et les aboutissements de la victoire incontestable de Donald Trump à l’élection présidentielle aux Etats-Unis, que ce soit sur le plan de la politique intérieure américaine, de la géopolitique, notamment en Europe ou au Proche-Orient, de la question écologique planétaire, des connivences avec les puissances financières, etc… Tout a été dit sans doute et il n’est pas dans notre intention de répéter ici ces diagnostics parfois contradictoires tant la question est complexe, ou d’y ajouter notre grain de sel.
Tout a été dit, surement, mais on voudrait ici méditer sur ce que révèle cette élection : « de quoi est-elle le signe ? » plutôt que « de quoi Trump est-il le nom ? ». Un événement planétaire qui, avec d’autres, révèle la crise profonde que vivent les démocraties libérales et représentatives ; celles-là mêmes dont la victoire par KO technique sur les régimes soviétiques annonçait, il y a un peu plus de trente ans, la « fin de l’histoire ». Une illusion qui avait conduit, doit-on le rappeler, à la création de Démocratie & Spiritualité.
Cette crise des formes qu’ont prise la démocratie dans nos pays nous oblige à ne pas nous contenter d’une démocratie formelle, purement institutionnelle. Pour lutter contre les dérives oligarchiques, dictatoriale, autocratiques théocratiques, il nous faut nous attacher à l’esprit de la démocratie plus qu’à la lettre, redonner du sens au souci de justice et de vérité, retrouver le sens du dialogue et de la délibération citoyenne.
Mais qu’une majorité d’évangélistes, mais aussi de catholiques, qu’une part significative des juifs et de musulmans américains aient voté pour un candidat « voleur, menteur, tricheur, félon, violeur… », pour reprendre les propos de Christine Pedotti dans Témoignage Chrétien, révèle aussi une puissante crise des spiritualités, ou du moins des religions qui sont supposées les incarner. Pour nous cette crise résonne avec celle de nos démocraties et nous ne pouvons comprendre l’une sans comprendre l’autre.
C’est l’enjeu du chantier de réflexion que nous avons engagé cet été et qui se conclura avec notre Université d’été 2025, du 12 au 14 septembre.
Paris, Croulebarbe, le 25 novembre 2025
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