« Mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde » disait Camus. Rien n’était vraiment faux dans les déclarations de LFI (pour tout dire de Jean-Luc Mélenchon et de ses épigones) qui ont suivi les attaques terroristes du Hamas contre des civils israéliens, nourrissons, enfants, handicapés, vieillards, et la prise en otage d’une centaine d’entre eux. Rien n’était vraiment faux mais de refuser de qualifier de terrorisme ce type d’action et de l’analyser comme un acte de réponse militaire à la politique d’Israël était ignominieux ; donnant en outre du crédit à l’aphorisme obscurantiste d’Emmanuel Walls selon lequel « expliquer c’est déjà vouloir un peu excuser », donnant un prétexte au gouvernement pour une polémique inutile et mettant en péril la déjà fragile unité de la gauche au sein de la Nupes.
Après la relativisation de ce relativisme (hypocritement appelé contextualisation par ses auteurs) par une Clémentine Autain visiblement mal à l’aise, François Ruffin, en disant clairement que la « parole (de LFI) (n’était) pas à la hauteur de la gravité des événements » et en qualifiant clairement de terroriste les attaques barbares du Hamas a sauvé l’honneur de cette partie de la gauche, et ce sans pour autant s’interdire « d’être sévère avec le pouvoir israélien et d’alerter sur le drame qui (se préparait) à Gaza. » Avec à la clef une belle leçon camusienne au chef de la France insoumise : « On doit mettre des mots forts sur des actes horribles, sinon notre parole est discréditée, moquée, enlisée dans des justifications byzantines. »
Le mélange d’un calcul électoral douteux sur le vote des banlieues et d’une complaisance naïve vis à vis des dérives radicales de l’islam au motif que ce serait « la religion des prolétaires les plus opprimé·e·s » (pour reprendre les termes du NPA) conduit une partie de la gauche à ne pas dénoncer comme elle le devrait les différentes formes de cet islamisme fondamentalement antirépublicain et, sous prétexte d’antisionisme et de solidarité avec les palestiniens, profondément antisémite.
Paris, Croulebarbe, le 12 octobre 2023
Addendum en forme de bis repetita :
La réaction de Mélenchon suite aux attentats d’Arras se limite à exprimer sa condoléance vis à vis des victimes et son « effroi et (son) dégoût», «trois ans après l’ignoble assassinat terroriste de Samuel Paty » face à cette nouvelle « attaque meurtrière contre des professeurs. » Rien encore sur le site de LFI.
François Ruffin a été le seul, pour le moment, à viser explicitement le terrorisme islamiste en appelant «la nation (à) faire bloc» : «Encore l’horreur, encore l’abjection. Un enseignant a été lâchement assassiné au couteau ce matin, dans son lycée à Arras. Plusieurs blessés. Trois ans après le meurtre de Samuel Paty, le terrorisme islamiste frappe de nouveau au cœur de notre République».
Paris, Croulebarbe, le 15 octobre 2023
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