Échange hier soir à la conférence de rédaction de TC : après la démission de François de Rugy et le constat d’impuissance de Nicolas Hulot, faut-il un ministère de l’environnement ? Puisque la transition écologique (et solidaire, c’est son nom en ce moment) doit inspirer toutes les politiques publiques, il faudrait plutôt que la préoccupation en soit portée par le Premier ministre.
Bien sûr que cette exigence doit être portée au plus haut niveau de l’exécutif, compte tenu de l’urgence environnementale. Mais la question est moins de savoir s’il faut un ministère chargé de l’environnement, que de préciser quelle est sa place dans l’exécutif ; non pas en termes politiques, mais en terme de gestion des politiques publiques.
Il faudrait que ce département ministériel joue, vis à vis de l’ensemble des ministères, mais aussi de l’ensemble de l’action publique, le même rôle que joue Bercy (et Ségur pour la Sécu) pour la dépense publique. Et ce pour la dépense environnementale. Plus précisément, il faudrait que, comme il y a, pour toutes les politiques publiques, des arbitrages budgétaires chaque année, avant que soient présentée le projet de loi de finances (et de loi de financement de la sécurité sociale), il y ait des arbitrages environnementaux.
De même que les ressources budgétaires ne sont pas illimitées, et qu’on ne peut augmenter continuellement la dette publique, de même on ne peut plus se désintéresser de l’impact de nos décisions sur l’habitabilité de la planète ni de l’augmentation de la dette environnementale. Cela suppose un département ministériel qui s’équipe techniquement pour procéder à ces arbitrages, par exemple de disposer d‘un indicateur de richesse différent. Tâche difficile bien sûr, mais urgente si l’on veut faire face à cette urgence essentielle qu’est la question environnementale.
Paris, le 18 juillet 2019.
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