« Dans les premières heures qui ont suivi le 7 octobre certains ont voulu nous empêcher de pleurer, et certains ont voulu nous empêcher de réfléchir. Et c’est extrêmement dangereux pour un individu de l’empêcher de pleurer, de l’empêcher d’avoir de l’empathie pour des victimes d’atrocités. Et c’est extrêmement dangereux aussi d’empêcher nos consciences de réfléchir. Ce qui nous définit comme êtres humains, c’est nos capacités à pleurer les morts et à réfléchir avec les vivants. Donc cette double interdiction dans les premières heures qui ont suivi, qui était aussi une double injonction, c’est-à-dire soit il ne faut faire que pleurer, soit il ne faut faire que réfléchir, expliquer, analyser et des causalités. Il faut tenir bon sur les deux piliers de nos consciences humaines, c’est-à-dire pleurer et réfléchir, alternativement. » Vincent Lemire
Cette longue citation de Vincent Lemire intervenant ce samedi dans l’émission « Répliques » d’Alain Finkielkraut sur France Culture et intitulée « Israël, Palestine France, où en sommes nous » dit mieux que tout le piège dans lequel nous risquons de nous laisser enfermer en fonction de nos affinités électives.
Cette double attitude, qui relève à la fois de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité, qui cherche à faire dialoguer l’émotion (les pleurs pour les victimes des deux côtés) et la raison (la réflexion), me semble être la clé pour essayer de discerner dans le brouillard des attentats et des bombes, un chemin de vérité et de paix.
Rouen-Paris le 5 novembre 2023
PS : J’en profite pour (re) conseiller la lecture de Histoire de Jérusalem en BD du même Vincent Lemire, Quatre mille ans d’histoire en vignettes, dont j’avais rendu compte en début d’année dans Témoignage Chrétien
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