Il est gonflé Bruno Le Maire : deux jours à peine après le quatre-vingtième anniversaire du programme du CNR [1] qui appelait à la mise en œuvre d’« un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail », il appelle dans le JDD à la disparition de l’Etat providence, pour le remplacer par un Etat protecteur. A vrai dire on ne voit guère dans son livre, « La voie française », ce qu’il entend par là ; ou on ne le voit que trop à sa manière d’égrainer les idées reçues du genre « les prestations sociales sont de plus en plus contestées par ceux qui travaillent », réduisant au passage les prestations sociales -principalement la retraite et l’assurance-maladie- aux seules prestations dite de solidarité (RSA, prime d’activité, allocations logement, allocation aux adulte handicapés) ; parfois d’une façon faussement interrogative « faut-il faire évoluer le régime de remboursement des soins pour les concentre sur les personnes les plus vulnérables et les personnes âgées ? ».
On croirait entendre Denis Kessler en 2007 qui appelait à « défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » On est loin des projets macronistes du début pour un « Etat-providence » du 21ème siècle.
Paris, Croulebarbe 18-24 mars 2024
[1] Programme du Conseil National de la Résistance, 15 mars 1944.
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