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Sur la déduction pour frais professionnels des retraités

Dans le concours Lépine des idées d’économies revient l’idée de supprimer (ou de plafonner) la déduction pour frais professionnels des retraités.  Instituée dés la création de l’impôt sur le revenu en 1914, la déduction pour frais professionnels est née de la volonté de ne pas imposer la totalité du revenu brut, mais uniquement le revenu net réellement disponible et donc pour prendre en compte les dépenses les plus courantes liées à l’activité professionnelle. La déduction forfaitaire de 10 % a été mise en place dès 1919. Elle a été étendu aux retraités en 1978.

Cette déduction a un caractère apparemment aberrant pour les retraités, puisque, par définition ils n’ont plus d’activité professionnelle (sauf en cas de cumul emploi-retraite). On peut toutefois objecter que nombre d’entre eux ont des activités bénévoles qui génèrent des frais analogue f(rais de déplacement, frais de repas hors domicile, frais de documentation et de formation, frais vestimentaires, fournitures ou matériels indispensables à l’activité comme un ordinateur personnel, etc.) qui peuvent légitimement être déduits de la même façon que pour les salariés. Et ce d’autant que cette activité bénévole donc non rémunérée est essentielle pour la société. D’ailleurs on peut inverser le raisonnement ; le plafond de déduction est inférieur pour les retraités à ce qu’il est pour les salariés -4 321 € par personne contre 13 522 € – et on peut très bien imaginer d’aligner le plafond pour ceux-ci à celui pour ceux-là. Qu’est-ce qui justifie que les frais professionnels de quelqu’un qui touche plus de 10 000 € par mois soit trois fois plus élevés que pour celui qui  n’en touche que 3600 ?

En effet le problème est bien là : le mécanisme est très injuste puisque n’en bénéficient que celles et ceux qui sont soumis l’impôt sur le revenu et que la déduction bénéficie surtout aux revenus les plus élevés. C’est pourquoi je propose de substituer à cet abattement injuste un abattement pour revenu de base, forfaitaire couvrant non plus les frais professionnels mais le droit de vivre et correspondant au montant du revenu de base, ce qui suppose une réforme profonde. Bien sûr cela ne réglera pas l’objectif de court terme d’équilibre du budget.

Croulebarbe, le 23 avril 2025

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