Aujourd’hui 1er septembre, jour d’entrée en vigueur de la réforme des retraites, après un long conflit resté pacifique jusqu’au bout, mais aux messages duquel l’exécutif est resté sourd. Entendu sur France-Culture, Hervé Le Bras, qui présente l’argument général du livre qui va paraître et qu’il a consacré au sujet, « La réforme des retraites … racontée au gouvernement » : une réforme inefficace et injuste.
Inefficace : elle permettra d’économiser 5,7 Mds € sur les finances publiques à l’horizon 2030 , loin des 13 ou 14 Mds annoncés. Injuste, on le sait : ces « économies » seront principalement faites sur le dos des plus précaires.
Mais c’est en plus une occasion ratée d’un vrai débat démocratique, non pas sur l’équilibre comptable des régimes de retraite, ce qui est une sujet somme toute d’intérêt limité, mais sur la soutenabilité économique de ce qui est le principal poste de dépenses publiques.
La France se caractérise en effet par un poids plus élevé des retraites dans la richesse nationale, ce qui explique en grande partie l’écart de taux de prélévement obligatoire avec nos voisins européens. Cela semble correspondre à une préférence collective des français, si l’on en juge par le soutien dont a bénéficié le soutien à la réforme. Ce n’est d’ailleurs pas unproblème économique dès lors que les prélévements, les contributions, permettent de couvrir le besoin de financement qui en résulte. C’est là où il peut y avoir débat, si le consentement à la solidarité devient plus fragile, ce qui est peut-être le cas. Mais comment le savoir dès lors que le débat n’a pas été posé en ces termes ?
Sur le chemin vers Margat, le 1er septembre 2023
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